Sorellin, pourfendeuse de préjugés à temps complet

Perchée sur ses bottines à hauts talons, serrée juste ce qu'il faut dans le corset de sa robe d'un rouge profond au jupon impeccablement défroissé, Sorellin était fin prête. Il était temps pour elle de faire son apparition au village, et elle était en mesure de faire la meilleure impression possible.
Elle quitta donc la maison, le coeur tranquille. Rien ne risquait d'aller de travers en son absence.

Arrivée sur la petite place où se tenaient, face à face, la mairie et l'église, elle choisit la mairie. L'église aurait été un choix quelque peu déplacé.

Elle repéra le maire, en discussion avec plusieurs villageois. Elle s'avança et s'éclaircit légèrement la voix pour attirer l'attention sans paraître grossière.

- Bonjour. Je suis arrivée dans le village il y a quelques jours, et je crois qu'il est temps que je me présente. Je me nomme Sorellin Beorcan. Avec le nom que j'ai, je pourrais être une de ces sorcières à flamme blanche dans le dos, mais rassurez-vous, il n'en est rien. Je suis originaire d'une contrée à l'Oust, assez lointaine. J'imagine que vous n'avez jamais entendu parler du Tarabon ? Bref, peu importe.
Si j'ai estimé important de me présenter devant vous tous, c'est également parce que je suis la propriétaire de l'établissement qui s'est ouvert il y a peu, en lisière du village...

Regard sombre de l'une des femmes de l'assemblée. Sorellin n'eut pas le moindre mal à en imaginer les raisons.

- Bien, je vois que vous avez compris de quoi je parlais. Je souhaitais vous dire que vous n'avez absolument aucun souci à vous faire à ce sujet. Je sais que ce genre d'établissement n'est pas commun dans un petit village comme Thiercelieux, mais je la dirige de façon à ce que l'ordre public ne soit nullement troublé. Il n'est pas dans mon intérêt de faire des vagues, et je souhaite juste que nous puissions vivre en bonne intelligence.

En face de la jeune femme, les visages étaient impassibles. Elle reprit néanmoins avec un grand sourire.

- Si vous souhaitez avoir la preuve de mes bonnes intentions, n'hésitez pas à venir me voir. Même à l'improviste. Je serais ravie de vous montrer mon humble demeure. Et je souhaite sincèrement m'installer ici pour un moment...avec votre bénédiction.

Edit : A peu près IRL : Aile, âge incertain, à peu près payée pour jongler avec deux langages. Mélomane incurable, chanteuse douteuse, écrivain hésitante, maniaque de l'orthographe et de l'équité, avide de voyages, photographe pas talentueuse mais boulimique, fâcheuse tendance à être à la fois tout et son contraire.

Duncan regarda la drôle de femme avec surprise, très vite il comprit que c'était la responsable du nouvel établissement dont tout le monde parlait dans le village. Duncky fronça les sourcils, prêt à en découdre avec cette femme.

Yo ! Moi c'est Duncan mais appelez moi Duncky. Votre établissement c'est de la la daube, je m'y suis présenté hier soir et une grosse femme avec un martinet m'y a viré. J'aimerais que vous m'expliquiez pourquoi c'est interdit aux mineurs avant que je fasse ma pétition, faites gaffe je suis très très influent.

Sorellin croisa les bras et sourit à la jeune femme.

- Montrer ? Je ne montre rien, très chère. Jamais. Faut pas déconner. Quant à mon établissement...je vends du rêve. Littéralement.

A Duncky.

- Vous, vous n'avez pas l'air d'avoir dépassé les 14 ans. Vous n'avez rien à faire chez moi. C'est à coups de martinet qu'on vous a chassé cette fois-ci, mais la prochaine fois, ce sera à coups de pelle ! Tenez-vous-le pour dit, le règlement c'est le règlement. Revenez dans quelques années !

Elle ébouriffa les cheveux du jeune garçon, puis se tourna vers Zagri.

- Merci de votre accueil. Quant aux loups-garous, ne vous inquiétez pas. Malheureusement, j'en ai déjà côtoyé bien souvent... J'ai l'habitude de les traquer, et je suis prête.

Chonde resta dans l'ombre d'un bâtiment suffisamment proche pour pouvoir se faire entendre.

Enchanté Miss. Je suis l'homme aux cents visages. Mais vous comprendrez pourquoi. Je ne sors pas de l'ombre pendant l'Entre-Deux. Je n'ai pas un visage mais une monstruosité qu'il vaux mieux ne pas montrer. Enfin, bienvenue.

Quand protz vit apparaitre la jeune femme il failli en faire tomber son eau bénite.

Mlle je vous souhaite la très bien venue dans ce village.
Je ne sais pas par quel signe divin mais je vous avait annoncé. Pensez vous que c'est un signe...?
Je passerai dans votre "établissement" dans la soirée pour voir si il est bien adapté a la religion que j'essai de preserver ici...

Sorellin éclata de rire elle aussi...au bout d'une trentaine de secondes, quand elle parvint enfin à se contrôler, elle se pencha vers le petit Duncky.

- Vous pouvez m'insulter, je m'en contrefiche. Cela fait quelques années que j'entends toutes les insultes imaginables, cela ne me fait plus rien. Quant à la concurrence, allez-y ! Je vous regarde ! Tsssss, c'est pas joli, la frustration.

Se redressant, elle s'adressa à Protz.

- En effet, j'ai cru comprendre que vous avez appelé ma corporation de tous vos voeux. A ce soir, donc ! En revanche, je dois vous mettre en garde : le paradis n'est pas descendu sur Terre pour autant...il y a des règles à respecter...

Vi...moi...des fruits s'il te plaît...

Les derniers que tu m'avais donné étaient succulents.

Ça ne te dérange pas hein???dis dis dis dis dis dis???

Chaque personne y apporte son lot de règle. Je doute que vous puissiez me satisfaire mais je passerai quand même. Au moins nous pourrons faire plus ample connaissance.

Liliana je n'ai aucune idée de ce que pourrai être tes smoothies mais je veux bien y goûter !!